Bonjour,
Pour ne pas encombrer le feuilleton VW, j'ouvre un post sur l'affaire Renault concernant les émissions de gaz
Renault pollue trop, même sans logiciel de fraude
Par LEXPRESS.fr , publié le 14/01/2016 à 17:20 , mis à jour à 21:48
Renault dépasse les normes de CO2 et d'oxydes d'azote pour ses moteurs diesel. Mais aucun logiciel de fraude n'a été découvert, assure Ségolène Royal. Rien à voir avec Volkswagen, promet Emmanuel Macron.
"Renault. La vie avec passion", dit le nouveau slogan du constructeur français. Mais cette passion ne se préoccupe guère de pollution, selon les premiers résultats de l'enquête menée par une commission indépendante après le scandale Volkswagen. "Renault dépasse les normes de CO2 et d'oxydes d'azote pour ses moteurs diesel", vient d'affirmer Ségolène Royal. La ministre de l'Ecologie a également mis en cause plusieurs marques étrangères, dont elle n'a pas souhaité donner les noms.
L'Etat au secours de la réputation de Renault
Par contre, il n'y a "pas de logiciel de fraude" chez Renault, comme celui qui a été découvert chez Volkswagen pour limiter les émissions lors des tests, assure Ségolène Royal. Une affirmation rendue possible après des perquisitions de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), au Centre technique Renault de Lardy et au Technocentre de Guyancourt. "Je fais confiance à Renault qui est un grand industriel français", a assuré la ministre. Ces perquisitions, révélées par la CGT du centre de Lardy, ont été par la suite confirmées par le groupe.
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, en déplacement à Berlin, a également tenu à souligner que la situation de Renault n'était "en aucun cas" comparable à celle du numéro un mondial allemand. Il maintient "sa confiance dans le groupe Renault", et précise que ses services ont procédé "à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre dernier afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur". Emmanuel Macron s'est récemment opposé au PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn au sujet du poids de l'Etat actionnaire dans l'entreprise, mais tient à préserver la réputation de la marque emblématique de l'industrie automobile française. L'Etat détient actuellement 19,7% des parts de l'entreprise, ce qui lui octroie des droits de vote doubles.
Des émissions polluantes supérieures aux Peugeot
Les tests en condition réelle sont réalisés par le laboratoire Utac-Ceram depuis octobre dernier sur 100 voitures, dont 25 véhicules Renault, ce qui reflète la part de marché du constructeur en France. Seuls 22 véhicules sur les 100 ont été testés jusqu'à présent, vient de préciser le ministère de l'Ecologie dans un communiqué. Parmi eux, des Renault, des Peugeot, des Citroën, des Volkswagen, des Mercedes, des Ford, des Opel, des Toyota et des BMW. Le logiciel de fraude a bien été retrouvé sur les Volkswagen. Quatre constructeurs supplémentaires seront testés: Nissan, Volvo, Suzuki et Fiat
La commission technique indépendante chargée de superviser les tests est composée de chercheurs, d'associations de défense des consommateurs et de l'environnement et d'organismes gouvernementaux. Comme la DGCCRF. Selon des informations de France Inter qui cite une source proche du dossier, les émissions polluantes des moteurs diesel Renault sont "bien supérieures" à celles d'un constructeur comme Peugeot.
Selon le député écologiste Denis Baupin, membre de la commission, les dépassements observés sont "au moins d'un facteur 3 à 5" par rapport aux normes, sans toutefois vouloir préciser où se situe Renault. Une association de défense de l'environnement allemande accusait en novembre dernier le Renault Espace de dépasser jusqu'à 25 fois le niveau autorisé d'oxydes d'azote à moteur chaud. Ces résultats avait été contestés par l'entreprise française
Passage en commission la semaine prochaine
Problème: le fait qu'aucun logiciel de fraude n'ait été trouvé par la DGCCRF ne signifie pas nécessairement que Renault ne triche pas sur les émissions polluantes de ses voitures. D'après un ingénieur automobile contacté par L'Express, il suffit de jouer sur les fonctionnalités du moteur pour obtenir différents types de performances. Tout dépend de la "carto pédale", la cartographie de l'action du pilote sur la pédale d'accélérateur. Le freinage et l'accélération notamment peuvent être paramétrés pour être beaucoup moins polluants lors des tests. Ou bien si une voiture ne procure une conduite satisfaisante qu'en "mode sport", il est probable que son conducteur en fasse son mode standard, avec la consommation et la pollution qui vont avec. Alors que la voiture a été homologuée en "mode éco".
Renault doit se présenter dès la semaine prochaine devant la commission pour s'expliquer. A la Bourse de Paris, l'action a terminé sur une chute de 10,28% à 77,75 euros. La coordination CGT de l'entreprise a pour sa part vivement déploré "l'emballement médiatique" qui a suivi ces révélations. Elle dénonce avant tout "l'infaisabilité d'atteindre" les objectifs du plan d'investissements de 50 millions d'euros déjà annoncé en décembre par le groupe pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle. Renault, c'est 117 395 collaborateurs dans le monde, dont plus de 32 000 en France.
Pour ne pas encombrer le feuilleton VW, j'ouvre un post sur l'affaire Renault concernant les émissions de gaz
Renault pollue trop, même sans logiciel de fraude
Par LEXPRESS.fr , publié le 14/01/2016 à 17:20 , mis à jour à 21:48
Renault dépasse les normes de CO2 et d'oxydes d'azote pour ses moteurs diesel. Mais aucun logiciel de fraude n'a été découvert, assure Ségolène Royal. Rien à voir avec Volkswagen, promet Emmanuel Macron.
"Renault. La vie avec passion", dit le nouveau slogan du constructeur français. Mais cette passion ne se préoccupe guère de pollution, selon les premiers résultats de l'enquête menée par une commission indépendante après le scandale Volkswagen. "Renault dépasse les normes de CO2 et d'oxydes d'azote pour ses moteurs diesel", vient d'affirmer Ségolène Royal. La ministre de l'Ecologie a également mis en cause plusieurs marques étrangères, dont elle n'a pas souhaité donner les noms.
L'Etat au secours de la réputation de Renault
Par contre, il n'y a "pas de logiciel de fraude" chez Renault, comme celui qui a été découvert chez Volkswagen pour limiter les émissions lors des tests, assure Ségolène Royal. Une affirmation rendue possible après des perquisitions de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), au Centre technique Renault de Lardy et au Technocentre de Guyancourt. "Je fais confiance à Renault qui est un grand industriel français", a assuré la ministre. Ces perquisitions, révélées par la CGT du centre de Lardy, ont été par la suite confirmées par le groupe.
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, en déplacement à Berlin, a également tenu à souligner que la situation de Renault n'était "en aucun cas" comparable à celle du numéro un mondial allemand. Il maintient "sa confiance dans le groupe Renault", et précise que ses services ont procédé "à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre dernier afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur". Emmanuel Macron s'est récemment opposé au PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn au sujet du poids de l'Etat actionnaire dans l'entreprise, mais tient à préserver la réputation de la marque emblématique de l'industrie automobile française. L'Etat détient actuellement 19,7% des parts de l'entreprise, ce qui lui octroie des droits de vote doubles.
Des émissions polluantes supérieures aux Peugeot
Les tests en condition réelle sont réalisés par le laboratoire Utac-Ceram depuis octobre dernier sur 100 voitures, dont 25 véhicules Renault, ce qui reflète la part de marché du constructeur en France. Seuls 22 véhicules sur les 100 ont été testés jusqu'à présent, vient de préciser le ministère de l'Ecologie dans un communiqué. Parmi eux, des Renault, des Peugeot, des Citroën, des Volkswagen, des Mercedes, des Ford, des Opel, des Toyota et des BMW. Le logiciel de fraude a bien été retrouvé sur les Volkswagen. Quatre constructeurs supplémentaires seront testés: Nissan, Volvo, Suzuki et Fiat
La commission technique indépendante chargée de superviser les tests est composée de chercheurs, d'associations de défense des consommateurs et de l'environnement et d'organismes gouvernementaux. Comme la DGCCRF. Selon des informations de France Inter qui cite une source proche du dossier, les émissions polluantes des moteurs diesel Renault sont "bien supérieures" à celles d'un constructeur comme Peugeot.
Selon le député écologiste Denis Baupin, membre de la commission, les dépassements observés sont "au moins d'un facteur 3 à 5" par rapport aux normes, sans toutefois vouloir préciser où se situe Renault. Une association de défense de l'environnement allemande accusait en novembre dernier le Renault Espace de dépasser jusqu'à 25 fois le niveau autorisé d'oxydes d'azote à moteur chaud. Ces résultats avait été contestés par l'entreprise française
Passage en commission la semaine prochaine
Problème: le fait qu'aucun logiciel de fraude n'ait été trouvé par la DGCCRF ne signifie pas nécessairement que Renault ne triche pas sur les émissions polluantes de ses voitures. D'après un ingénieur automobile contacté par L'Express, il suffit de jouer sur les fonctionnalités du moteur pour obtenir différents types de performances. Tout dépend de la "carto pédale", la cartographie de l'action du pilote sur la pédale d'accélérateur. Le freinage et l'accélération notamment peuvent être paramétrés pour être beaucoup moins polluants lors des tests. Ou bien si une voiture ne procure une conduite satisfaisante qu'en "mode sport", il est probable que son conducteur en fasse son mode standard, avec la consommation et la pollution qui vont avec. Alors que la voiture a été homologuée en "mode éco".
Renault doit se présenter dès la semaine prochaine devant la commission pour s'expliquer. A la Bourse de Paris, l'action a terminé sur une chute de 10,28% à 77,75 euros. La coordination CGT de l'entreprise a pour sa part vivement déploré "l'emballement médiatique" qui a suivi ces révélations. Elle dénonce avant tout "l'infaisabilité d'atteindre" les objectifs du plan d'investissements de 50 millions d'euros déjà annoncé en décembre par le groupe pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle. Renault, c'est 117 395 collaborateurs dans le monde, dont plus de 32 000 en France.