Destination Laponie: au Pays du Peuple du Soleil et du Vent

Wahou !!!
Je suis votre roman depuis le début et j'adore !!! Vivement la retraite pour partir nous aussi :-)
Bravo pour la prose !
RBK

HHAAAaaaaaa..............que c'est BEAU, ..............que c'est BON, .............que ça fait du bien ces moments d'évasion ! je crois que, tous autant que nous sommes, nous ne voulons pas que cela s'arrête !

C'est une aventure formidable que vous nous présentez là

SLTS

mapo a écrit:encore un épisode très agréable à lire  et de superbes photos !
Merci pour tes réponses gogo rando!
Tu me dis que vous faites entre 250 et 450 kms par étape.Vous vous arrêtez plusieurs au même endroit?je suppose que cela dépend de ce qu'il y a à voir?
Mon époux,très prosaïque  demande si vous emporter des travellers ou des couronnes?
Nous aimerions aller en Norvège mais la distance me fait peur! et je me suis renseignée sur le coût de la vie....même en camping ...... ça douille!
On se laisserait tenter quand même.....

bonsoir Mapo, pour les étapes cela dépend effectivement des choses que nous avons décidés de voir, visiter ou faire comme les musées, les randos, ou visite de certaines villes, et puis le temps nous étant compté, si nos souhaitions réaliser l'ensemble du périple que nous avions envisagé il faut rouler un peu... et ne pas flemarder trop souvent. en e qui concerne le liquide, nous avons comme à chaque voyage utilisés notre cartebanquaire pour les retraits dans les distributeirs, c'est ce qu'il y a de plus facile, et pratique. nous ne pratiquons pas le change qui est à mon sens compliqué, cela nécéssite d'emorter une certaine sômme avec soit, et pas interessant question frais d'après les renseignements du banquier   .  la cate est accéptée partout même dans certains coins bien isolés... c'est certain la Norvège est cher, mais bon c'est un choix certains font cela d'autres autre choses et puis tu n'y vas pas tous les ans. nous nous alternions un jour sur deux en camping et le lendemain en sauvage, c'est très facile et accepté dans ces pays et largement pratiqué. pour la distance si vous disposez de votre temps... celle-ci est moins pesante et les étapes peuvent être entrecoupées d'une journée de repos. aprés rien n'oblige de monter absolument jusqu'au cap nord, la partie des Fjords jusqu'a Trondheim permet déjà d'en faire pas mal. 

merci à vous tous pour vos messages sympatiques, en récompence voici l'épisode du jour   

J17 ; où nous découvrons émerveillés une route mythique la E69
A notre réveil, le ciel est bleu lapis-lazuli, la matinée s'annonce radieuse. A glorious day comme disent les Anglais. The perfect day pour découvrir et couvrir la route qui nous conduira au Cap Nord. De bout en bout cette étape a été extraordinaire. Un peu défoncée au départ de Karasjok, la route monte sur des plateaux et semble prendre son élan, comme un tremplin vers le ciel. La végétation raréfiée (nous sommes à une latitude telle entre le 69 ème et le 70 ème parallèle) que les vigoureux épicéas qui nous ont accompagnés jusque-là, ont lâché prise et n'occupent plus le terrain. Seuls des bouleaux de montagne trapus et tourmentés ont résisté et nous indique que les conditions climatiques exigent une endurance hors du commun. Ces lointains cousins des longilignes bouleaux du Sud de la Finlande ne nous empêchent pas de profiter des paysages et c'est tant mieux.














Les montagnes couvertes de lichens jaunes, rouges, verts grisés, les lacs, sombres miroirs tranquilles et le ciel immense s'offrent à nos yeux, avides d'espace. Une traversée rapide de Lakselv, ville arctique sans charme et nous débouchons sur une gigantesque masse d'eau, le fjord de Porsangen. L'eau est bleue, le ciel est bleu, les montagnes sont bleues, la lumière devient bleue et il règne une douceur dans l'air qui donne à rêver que cette après-midi n'ait jamais de fin. Sur le sable, des rennes galopent, libres comme le vent.



























Un arrêt à Snorfjord pour faire notre shopping arctique et nous enchaînons sur la E 69.Si l'Américaine 66 est mythique, la Norvégienne 69 mérite de l'être aussi. Tout n'est que beauté sur cette route. Les petits villages disséminés aux maisons colorées, les criques abritées qui accueillent les bateaux de pêcheurs, le ruban gris de la route qui se déroule sur des plateaux, s'enroule autour des anses du fjord, grimpe en flèche vers le ciel, ourle des falaises friables, se tend sur une corniche surplombant la mer et nous offre une vue plongeante sur l'infini de l'océan glacial arctique. 
























Oui, c'est de toute beauté. La température a sensiblement baissée, l'air devient cristallin et nous respirons à plein poumons l'odeur fraîche et salée de l'océan. Nous avons atteint un paradis glacé au bout du monde et je comprends mieux que des gens choisissent d'y vivre. L'impression de liberté qui émane de ces lieux est indescriptible.

















On voudrait que la route ne s'arrête jamais jusqu'à 2 tunnels glacials qui plongent sous l'océan. C'est l'ultime épreuve d'un parcours de 3946 kms. 











Nous plongeons dans le froid et dans la nuit emportés par l'Ural qui piaffe d'impatience. La descente de plus de 200 mètres au-dessous du niveau de la mer met mes oreilles à rude épreuve. Je ne me suis pas suffisamment préparée. Je rabats ma visière et tourne mon visage vers le bloc moteur pour que le fracas des pistons et le hurlement de bête sauvage de l'Ural lancée à toute vitesse ricoche et glisse sur mon casque sans atteindre trop douloureusement mes oreilles. C'est que les 200 mètres de dénivelée que nous avons dévalé vont devoir être remontés. L'Ural se cabre au changement de rapport, s’essouffle, peine et finit par sortir triomphante de ce boyau noir comme l'enfer. 











A peine le temps de récupérer et un autre tunnel nous avale et nous jaillissons enfin comme du ventre de la baleine dans la lumière et nous nous retrouvons à Honningsväg, la ville la plus au nord de l'Europe. Inexplicablement, je suis sous le charme. Les énormes fûts de la raffinerie de pétrole n'entament pas mon enthousiasme, je suis tombée en amour de ces maisons un peu décrépies, rouges, vertes, bleues , jaunes, blanches et du port dans lequel mouillent de grands bateaux rouges et blancs et d' énormes paquebots de croisière qui déversent sur les quais pour quelques heures, leur cargaison de passagers en route vers le Cap Nord. « Là où le monde s'arrête, notre vie commence » proclame l'affiche d'un spectacle de café-théâtre et je le crois...





































Nous montons jusqu'à un petit parking pour passer la nuit à pied d’œuvre. Demain à la première heure, nous partirons, nous marcherons jusqu'au Cap Knivskjelodden à 71°11'8'' le véritable point le plus septentrional d'Europe. Demain, nous y serons.

Un épisode de plus de cette merveilleuse saga...
Merci!!!

Bonjour,

C'est quand même LARGEMENT plus intéressant et moins .......... que toutes ces conneries d'épisodes à 2 balles de la téloch.

SLTS

[b]C'est quand même LARGEMENT plus intéressant et moins .......... que toutes ces conneries d'épisodes à 2 balles de la téloch. Ah! oui alors!! entièrement d'accord avec toi Trollman 59
Merci gogo rando de toutes ces précisions.Excuse moi si je suis un peu indiscrète mais toutes tes explications sont les bienvenues
Ce "paradis glacé" me fait vraiment envie et ses routes sans âme qui vive ont l'air de m'appeler comme un chant de sirènes...
je suis votre parcours ,avec ,en double écran,la carte sur Mappy..Vous êtes allés vraiment haut!!
je suis contente de constater que ,comme vous êtes si loin,le récit n'est pas terminé puisqu'il vous faut revenir....
J'ai une autre petite question pratique: comment faites vous en "sauvage": le gaz ou un panneau solaire?[/b]
et encore bravo à la rédactrice!

magnifique ... Quand tu dis que la température a un peu baissé, peux tu nous la donner STP ? est-ce qu'il y a du vent ? je vous souhaite encore et toujours de belles découvertes , merci pour le partage

Trollmann59 a écrit:Bonjour,

C'est quand même LARGEMENT plus intéressant et moins .......... que toutes ces conneries d'épisodes à 2 balles de la téloch.

SLTS

 merci Trollmann, voila tout juste un mois que nous sommes rentré de ce périple, .... et bien nous n'avaons pas encore allumès la télé... nos images plein la tête et le récit sur la forum nous suffisent largement 

mapo a écrit:[b]C'est quand même LARGEMENT plus intéressant et moins .......... que toutes ces conneries d'épisodes à 2 balles de la téloch. Ah! oui alors!! entièrement d'accord avec toi Trollman 59
Merci gogo rando de toutes ces précisions.Excuse moi si je suis un peu indiscrète mais toutes tes explications sont les bienvenues
Ce "paradis glacé" me fait vraiment envie et ses routes sans âme qui vive ont l'air de m'appeler comme un chant de sirènes...
je suis votre parcours ,avec ,en double écran,la carte sur Mappy..Vous êtes allés vraiment haut!!
je suis contente de constater que ,comme vous êtes si loin,le récit n'est pas terminé puisqu'il vous faut revenir....
J'ai une autre petite question pratique: comment faites vous en "sauvage": le gaz ou un panneau solaire?[/b]
et encore bravo à la rédactrice!

oui encore quelques épisodes à venir...pour le retour car il y a toujours un retour !!  pour le sauvage, aucun souci en ce qui nous concerne, la Puckette est équipé pour cela Gaz pour le frigo et réchaud à l'arret et 12 volts de la moto, pour le frigo en roulant et lumière le soir, mais pour la lumière nous avons passés bien 2 semaines sans en avoir besoin... car la nuit il fait jour la haut   je précise que dans les camping nous prenons jamais l'électricitè, nous fonctionons comme en sauvage !merci pour ma rédactrice en chef le message est passé 

didifatou a écrit:magnifique ... Quand tu dis que la température a un peu baissé, peux tu nous la donner STP ? est-ce qu'il y a du vent ?  je vous souhaite encore et toujours de belles découvertes , merci pour le partage

merci à toi, lorsque nous sommes arrivé en Finlande, la T° était très élevée, 28/30°, cela nous à accompagné jusqu'au cercle polaire environ, le seul changement était l'amplitute des T° avec la nuit, je me souvient d'avoir eu trop chaud en roulant plusieurs jours malgrès le fait d'etre à moto    après le cercle polaire les T° ont effectivement diminuées cela nous convenait mieux, mais toujours majoritairement du beau temps rien à voir avec le temps que nous avions eu en Norvège en 2012    les T° etaient donc d'environ 20/25 ° . en montant au Cap Nord celles-ci ont légerement baissées, 18/20 ° mais rien de dramatique, bien au contraire pour ces contrèes nordiques, nous avons eu le lendemain du dernier épisode du 30 ° au Cap Nord... incroyable nous cherchions l'ombre. Les premiers surpris sont évidement les locaux il n'ont jamais vu cela, cette année en Scandinavie et Finlande les T° ont été exeptionnelles. le vent il peu effetivement en faire, même très violent au cap nord, mais nous avons eu la chance de n'avoir n'y vent n'y brouillard n'y pluie ce jour là !

Quoi dire de plus que tout le monde

Vous nous faites rêver:sunny:

On attend une conférence de presse! Vous devez être assaillis de questions lorsque vous revenez de ce genre de périple.
Merci de nous faire voyager par procuration

bon ça devait être bien clément par contre ça confirme que ce changement climatique n'est pas un mythe ... ce dimanche il y a des manifestations pour obliger les états à prendre leur responsabilités sur le sujet et à s'attaquer réellement aux causes... chacun à son niveau est responsable mais je ne pense pas que nos gestes quotidiens suffiront, il faut que les gouvernements fassent bien plus que blablater sur le sujet. Comment avez vous perçu la conscience de ce problème tout là haut , avez-vous eu l'occasion d'en parler ?
je n'avais pas capté que vous étiez rentrés , je vous souhaite de vivre au mieux votre retour au quotidien , et nous attendons bien sur les derniers épisodes, amicalement

Bonsoir,
J'adore ce fil, j'ai plaisir à ouvrir l'ordinateur chaque jour en me disant "Qu'est-ce qu'ils ont posté de nouveau ?"
Le "Ice Bar" fonctionne aussi l'hiver ??? Parce que la Ice...
Et si vous avez eu trop chaud, revenez en Corse l'été prochain
Dumé

Dominique a écrit:Bonsoir,
J'adore ce fil, j'ai plaisir à ouvrir l'ordinateur chaque jour en me disant "Qu'est-ce qu'ils ont posté de nouveau ?"
Le "Ice Bar" fonctionne aussi l'hiver ??? Parce que la Ice...
Et si vous avez eu trop chaud, revenez en Corse l'été prochain
Dumé

merci Dominique,    pour la Corse pas l'été prochain, car déjà la destination (bien moins lointaine) de l'été 2015 se dessine à l'horizon...

SIFRANSISSOU a écrit:Quoi dire de plus que tout le monde

Vous nous faites rêver

On attend une conférence de presse! Vous devez être assaillis de questions lorsque vous revenez de ce genre de périple.
Merci de nous faire voyager par procuration    

merci 

merci à vous fidéles lecteurs !! bon le p'tit épisode du dimanche soir   

J 18 : où nous faisons notre ballade au bout du monde.
Réveil à 6h30 après une nuit étonnamment paisible sur le parking des marcheurs du bout du monde .Pour économiser les batteries de nos portables nous les avions éteints et nous sommes tombés du lit pensant qu’il était beaucoup plus tard, la lumière étant trompeuse… Notre voisin motard Allemand arrivé la veille avec qui nous avons sympathisé et échangé « un p’tit coup de blanc » est lui aussi déjà debout. Il est en train de remballer mais c’est vers le Cap Nord officiel qu’il file finalement. Les 18 kms aller-retour à pied lui ont semblé trop long…






Nous partons à 8h30 et il fait déjà chaud ! Je ne sais pas vraiment à quoi nous nous attendions mais pas à une chaleur pareille, c’est certain…Alain qui n’a pas pris de T-shirt se la joue à la Norvégienne : torse nu !! Le chemin est assez bien tracé et suit les mouvements de terrain avec des cairns de loin en loin qui se dressent comme de petites sentinelles mais dans le brouillard ce doit être l’horreur…































… en 2h30 de temps nous en voyons le bout, le sentier descend dans une crique puis se perd un peu sur la gauche sur de grandes dalles de grès inclinées qui surplombent l’océan. Je respire de toutes mes forces pour remplir les plus inaccessibles alvéoles de mes poumons de cet air doux et salé à la fois, dans une tentative pour absorber un peu de la magie qui flotte dans l’air à cet endroit unique et exceptionnel. Sur notre droite le cap Nord officiel se dresse comme une muraille. C’est vrai qu’il est impressionnant avec sa falaise de 300 mètres qui plonge dans l’océan et l’accès est beaucoup plus facile…mais le bout du monde se mérite et nous préférons l’idée de devoir marcher longuement pour l’atteindre…comme un retour aux origines … le fait de garer la voiture et faire 20 mètres jusqu’à une barrière ne nous semble pas juste… d'où notre choix . Nous montons jusqu’à la borne indiquant la latitude 71°48’ et 8’’.















Juste au-dessus., dans une boîte aux lettres se trouve le livre du Cap Nord, nous inscrivons nos noms, Aujourd’hui le 04 Août 2014, nous sommes les premiers. Je suis le numéro 677 et Alain le 678. Galamment il m’a laissé arriver et m’inscrire la première…une manière de me dire qu’il m’a suivi jusqu’au bout du monde  j’apprécie…
Un magnifique renne blanc très curieux, vient nous observer depuis la crête. De tous côtés notre regard se perd dans l’infini de l’océan, l’espace s’étire et semble se dilater. Assis sur ce rocher au point le plus au Nord de la terre européenne nous sommes heureux, tout simplement ; Heureux d’avoir fait ce long voyage ensemble et de partager ensemble cette émotion. Face à l’océan arctique nous nous sentons en paix avec nous-mêmes et avec l’univers.















 
Après un petit pique-nique nous reprenons le chemin du retour. Au passage de la crique, Alain me trouve un creux de rocher dans lequel les vagues viennent terminer leur longue course depuis le Pôle Nord, la baignade ne serait pas raisonnable, trop de houle, trop de rochers et surtout un à-pic immédiat, en cas de crampes, ce serait la descente lente au fond de l’océan, les muscles paralysés par le froid. Ce sera donc trempette dans un trou d’eau au Cap Nord et c’est parfait pour rafraîchir nos pieds. Séchés et rechaussés nous reprenons le chemin du retour. Si les 9 kilomètres de l’aller m’avaient semblé assez faciles, (normal cela descendait)






le retour est un peu plus dur, il faut remonter les 300 mètres de dénivelée et avec les montées et les descentes au final cela doit bien faire 400, 450 mètres de dénivelée positive, avec déjà 15 kilomètres dans les jambes, je traîne un peu la patte sur la fin. Vers 15h30 nous sommes de retour à la Puckette. Le temps de monter jeter un coup d’œil au parking payant du Cap Nord, rempli de camping-cars comme annoncé dans le guide du routard et nous redescendons nous poser au camping de Kirkkeporte à Skarsväg le village de pécheurs le plus septentrionale au monde…  










































Une bonne douche chaude (gratuite, ce qui est rare en Norvège), une soupe minestrone et un lyophilisé que nous allons préparer dans la cuisine commune , très conviviale et bien équipée où nous passons une bonne partie de la soirée pour écrire et recharger portables , appareil photo et ordinateur avant de repartir à pied pour assister au coucher de soleil sur le cap Nord depuis une petite plage… 
Demain il faudra repartir mais nous voulions nous imprégner de cette ambiance très particulière et essayer de graver en nous l’image d’un petit moment d’éternité. 

waouuuu.....

Bonjour,

Ha ouè......WAOUUUU...........ça donne envie...........quel bon réveil ce matin avec ce bon moment d'évasion ! Allé, un coup d'œil par la fenêtre.....le ciel est bleu......je file m'évader sur mon vélo avec ces images en tête. Rien de tel pour préparer une après-midi de boulot !

SLTS

Magnifique!  et cette manière d'aborder le cap Nord n'est vraiment pas ordinaire...loin des cc alignés face à la mer
la sérénité transpire de cette atmosphère bleutée rendue par vos photos.

J19 : Les accueillantes jeunes femmes qui tiennent le camping nous ayant proposé de prendre le petit déjeuner nous avons décidé de nous offrir ce luxe et nous présentons donc à la salle de restaurant. Un petit déjeuner salé sucré nous y attend et nous y faisons honneur. Avec ça, nous tiendrons bien jusqu'à 4 heures de l'après -midi... Nous y retrouvons 3 Français très sympa, un père et ses 2 grands fils qui sont venus en avion jusqu'à Tromso pour découvrir en voiture le Nord de la Norvège. Avec peu de temps, cela peut effectivement être une option intéressante. Ce matin le temps est très couvert, la brume monte de la mer et rôde autour des sommets, noyant dans ses voiles le paysage, annihilant le relief, tout est faussement plat et cotonneux… des ombres fantomatiques se matérialisent tout à coup, ici un renne, là une semi-remorque sans plus de signalisation l’un que l’autre d’ailleurs…










A Honningsväg, ce n’est guère mieux, l’humidité imprègne l’air. Aujourd’hui nous avons un aperçu de ce qui est sans doute le quotidien une grande partie de l’année. Nous passons récupérer nos diplômes délivrés par 2 petites filles Norvégiennes qui les remplissent à la main. Nous faisons 3 courses, et après avoir bu un bon chocolat, nous levons le camp. Je me serai bien attardée pour assister à un spectacle de café-théâtre qui avait l’air très tonique et drôle mais il me faudra me contenter de l’affiche, nous avons une longue étape à faire et nous n’avons toujours pas décollé à 14h30… mon pilote s’impatiente.
Nous refaisons à l’envers les 80 kilomètres, avec autant de plaisir et une pointe de nostalgie à quitter ce bout du monde, repassons dans les tunnels, toujours aussi impressionnants (chapeau bas pour les cyclotouristes qui le franchissent ! ce n’est pas rigolo pour nous, pour eux cela doit vraiment être l’horreur… l’obscurité, le froid intense, la montée à 10% sur 3 kilomètres, tout cela doit faire de cette traversée une véritable épreuve…

Petit à petit le temps s’est levé et la brume s’est fondue dans le bleu du ciel, la magie des paysages de la Laponie recommence à agir et nous filons le cœur plus léger vers de nouvelles émotions. La route est belle, les lacs innombrables et les nuages dans le ciel nous offrent des tableaux de Turner… jusqu’à la tempête finale sur Alta. Mais l’avantage avec ce ciel à perte de vue, c’est que l’on peut anticiper le temps et nous nous étions harnachés en conséquence…



























A l’approche d’Alta, la nuit est tombée d’un coup, les lampadaires se sont allumés et nous avons senti que le ciel d’un bleu gris anthracite qui formait comme une chape de plomb au-dessus de nos têtes n’allait pas en rester là. En quelques minutes des masses d’air énormes sont arrivées au galop du fond de l’horizon, de noirs nuages se sont crevés au-dessus de nous, déversant une pluie épaisse comme du mercure, des éclairs zébraient le ciel et illuminaient les eaux du lac. Puis aussi vite que cela avait commencé, tout s’est arrêté et la lumière est revenue. A moto, lorsqu’on est mouillé, la meilleure chose à faire est de rouler …pour sécher.























C’est ce que nous avons fait, nous arrêtant finalement à 21h30 dans un camping à la ferme au bord du lac. Un camping selon nos vœux, presque vide (3 autres installations) avec des sanitaires somptueux et bien chauffés dans lequel nous avons laissé nos tenues de moto pour les faire sécher.
Ah ! le bonheur de voyager dans certains pays d’Europe du Nord où l’on peut tout laisser avec l'assurance de tout retrouver… c’est très reposant.  






J20 : où nous retrouvons les paysages de carte postale de la Norvège et cohabitons avec une renarde rousse.
La nuit a passé comme un rêve et nous sommes reposés pour entamer l’étape du jour qui doit nous conduire jusqu’à Narvik. La journée s’annonce belle, la route en balcon suit le fjord à perte de vue et les kilomètres défilent.


















D’Alta à Oteren sur plus de 300 kms nous longeons des fjords dont les anses abritent de petits ports de pêche. Les bateaux rouges, blancs ou jaunes semblent posés sur l’eau lisse comme un miroir et les maisons de bois peintes en rouge piquent le paysage comme autant de grosses fleurs. Sur les 150 derniers kilomètres, la transformation est spectaculaire, sitôt quitté les berges des fjords la route attaque la montagne et se hisse sur un immense plateau. A perte de vue lichens et bruyères s’étalent et incendient la terre de rouges, rouilles, bruns-verts qui prennent un relief incroyable sous la lumière dansante du ciel.














Le camping à l’entrée de Narvik est d’une banalité à pleurer, heureusement que nous ne tombons pas dans la catégorie caravanes, cantonnées sur des emplacements goudronnés (autant dire des parkings…) et après avoir un peu tourné, nous nous trouvons un emplacement un peu improbable à l’écart surplombant le Ofotfjorden. Une jeune renarde rousse qui était probablement partie chasser tourne longuement autour de nous, nous nous sommes installés sur son territoire, puis au bout d’un moment, rassurée, elle rejoint sa portée dans sa tanière située à quelques mètres seulement de la Puckette. 

Bonsoir,
Même par mauvais temps, les vues sont magnifiques.
Dominique

Mauvais temps, mais toujours aussi passionnant...

J21 : Narvik Kiruna longue et belle étape 
Nous quittons Narvik après une rapide visite sous le soleil et apercevons en contrebas le monument qui commémore le courage et l'héroïsme des 120 Français qui sont venus se battre et mourir à la bataille de Narvik pendant la seconde guerre mondiale. La route vers la Suède raconte cette bataille, des stèles, des lieux de mémoire sont disséminés tout le long de la route qui monte vers les plateaux. Et on imagine bien tous les soldats à skis se déplaçant dans la splendeur blanche et glacée, leur souvenir hante encore les lieux...


























et je repense à un autre monument commémoratif qui a croisé notre route lorsque nous approchions de Joensüu Ou plutôt vers lequel nous avons dirigé nos pas, fasciné par sa chaotique simplicité. 
Des pierres dressées en rang serrées partant vers les quatre points cardinaux, au sud, au nord à l'est ,à l'ouest , aucun pays n'est épargné , le vent de la guerre souffle partout et couche les hommes dont il ne reste rien que des pierres tombales. Innombrables pierres pour d'innombrables soldats morts, Finlandais et Russes cette fois ci mais le message est clair, cela pourrait être n'importe lequel des humains sur cette terre.
et au milieu un assemblage de bois comme une couronne de mains levées vers le ciel pour implorer qui, implorer quoi ? Pour nous implorer de nous souvenir qu'ils sont morts de la folie de certains hommes et 130 clochettes qui tintent dans la brise nous murmurent : « ne les oubliez pas » …















Nous quittons ces champs de bataille et la simplicité et la sérénité des lieux peu à peu s'impose à nous. La route suit la ligne de chemin de fer qui relie Narvik à Kiruna et permet d'acheminer le minerai jusqu'à Kiruna. La tradition n'a pas changée, c'est le seul train au monde où du moins d'Europe, où le conducteur de la locomotive change à la frontière. Un Suédois prend le relais et c'est lui qui sur presque 100 kms (la commune de Kiruna est grande comme la moitié de la Suisse) terminera le voyage. 














La route traverse de vastes plateaux désertiques ponctués de lacs puis redescend dans des forêts de bouleaux de montagne puis d'épicéas touffus. Bien que touristique, ce mot dans ces contrées n'a pas tout à fait le sens qu'on lui connaît habituellement , le balisage est quasi inexistant ; Pas question ici de partir sans boussole , on se perd vite en progressant au milieu de nulle part .Certains doivent bien se perdre de temps en temps mais les Samis invisibles et qui pourtant sont bel et bien là doivent vite les remettre sur le chemin pour s'en débarrasser. Car c'est une chose extraordinaire de se dire que même si nous ne les voyons pas, ils sont là. Certains signes ne trompent pas. Les boîtes aux lettres sur le bord des routes, des restes de feu allumés près des parcs de tri de rennes, des traces de pneus qui s'enfoncent dans la forêt et simplement l'impression étonnante que l'on a de ne pas être seul. Ici la solitude ne donne pas le vertige, elle rassure, on est entouré par la nature, les animaux, l'eau, la vie tout simplement. 

L'arrivée à Kiruna est surprenante, après cent soixante kilomètres sans voir âme qui vive, à être un petit rien au milieu d'un grand tout, le contraste est saisissant … et dérangeant. Une gigantesque gare de triage nous accueille sur fond de mine noire à ciel ouvert. Des paraboles, des fusées dressées vers le ciel comme des sentinelles indiquent que nous avons atteint une base scientifique et industrielle, le cœur névralgique de la Laponie Suédoise.














Le temps de faire quelques courses, et nous filons nous installer au camping. Là aussi c'est le choc. On se croirait sur un camp de base expéditionnaire ...et c'est exactement cela. Des centaines de petits dômes de toutes les c
ouleurs sont plantés sur les pelouses, il règne une effervescence fiévreuse,. Arrivés par charters entiers de tous les coins du monde (Japon en tête, à voir les petits drapeaux qui flottent sur les tentes) tous sont venus pour randonner. Comme toujours nous nous sentons déphasés, leur histoire n'est pas la nôtre, et nous languissons de repartir pour retrouver la quiétude de notre solitude. 

J22 : Nous quittons Kiruna de bonne heure. Dan nous a prévenu, la route est un vrai cauchemar, des kilomètres et des kilomètres de travaux .Mais en quelques jours les Suédois ont déroulé le tapis noir pour nous : 12 kilomètres de route flambant neuve , lisse comme le pont d'un porte avion, nous avons presque l'impression que nous pourrions décoller... 










avant de nous écraser au milieu de chantiers à ciel ouvert. Ok ! Nous non plus, nous n'y couperons pas, ils travaillent vite mais tout de même, nous nous retrouvons donc à rouler au pas, à slalomer au milieu des tas de concassé, passé 30 km/heure c'est ingérable donc nous restons en deçà sagement en attendant que cela s'achève.











Et effectivement cela finit par s'arrêter. Nous bifurquons en direction d'Arjeplog soulagés de retrouver des routes désertes et praticables. 

La route est magnifique et il fait beau même si l'air a fraîchi. Nous roulons et comme dans un kaléidoscope tout tourne et se confond. Je commence à mélanger les lieux, les odeurs, les sensations, il y a trop de choses à voir et je suis pleine de ces milliers de kilomètres que nous avons déjà parcourus.


















Nous apercevons le clocher d'Arjeplog de très loin, il se dresse au bord du fjord dans la lumière bleutée du soir. Nous allons installer notre campement dans un grand camping dans lequel s'alignent d'innombrables hytters rouges. Fidèles à nos habitudes nous trouvons un coin tranquille tout au bout face au lac. L'été s’avance et il y a de moins en moins de campeurs, nous sommes seuls avec pour unique voisin le fjord. Demain nous retrouvons Dan !

J 23 : La journée va être chargée ! Au programme, visite de l'église et du Silvermuseet avant de reprendre la route pour rejoindre Dan. Il n'est pas encore 8h30 lorsque nous pénétrons dans l'église ouverte ... et tout à nous. Comme toujours, nous sommes frappés par la sérénité qui règne dans les églises luthériennes...les bancs de bois luisent dans le soleil du matin et une bibliothèque à l'entrée de l'église offre lecture et sièges confortables. C'est un lieu de vie et pas seulement de prières...
















9h00 sonne au clocher et nous franchissons les quelques mètres qui nous séparent du musée. Nous sommes les premiers visiteurs. Déambuler dans l' ancienne maison du médecin des Sames a quelque chose d'émouvant. Le docteur du village a consacré sa vie à soigner et aider les Sames de la région. A les comprendre aussi. Peintre à ses heures , il les a croqué dans les situations simples de leur vie, lors des fêtes , au travail ...une partie de sa maison servait d'école aux enfants Sames nomades. Je m'émerveille devant la petite salle de classe avec ses bancs de bois, son tableau noir, le vieux poêle qui devait crépiter joyeusement l'hiver dans la classe où les petits Sames étudiaient les planches d'herboristeries qui maintenant décolorées décorent les murs. Et je pense à mon père , instituteur. J'essaye de faire quelques photos pour lui montrer ce petit bijou de classe mais elles sont toutes ratées, heureusement Alain séduit lui aussi, a réussi les siennes.










L'étage du haut nous réserve encore bien des surprises. Alain m'explique comment fonctionnait le placard à froid, ancêtre du frigo), tous les objets du quotidien d'antan sont émouvants. En bas, le trésor des Sames, magnifiquement mis en valeur brille dans les chasses blindées. Ici la sécurité est maximale, mieux vaut prévenir que guérir...Là encore ce sont des objets du quotidien mais la découverte d'une mine d'argent a donné aux Sames l'occasion unique de transcender leur art et les coupes, tasses, couverts, plats, habituellement en bois de bouleau sont faits d'argent pur, de véritables merveilles! Les bijoux aussi sont sublimes, les parures bracelets et colliers montrent la richesse du travail des orfèvres Sames. Les costumes somptueusement brodés surprennent...c'est donc richement vêtus qu'ils s'adonnaient en toute simplicité à leurs tâches habituelles. C'est le véritable miracle de ces populations intelligentes et obstinées que d'avoir su garder en dépit de cette manne remontée des entrailles de la terre, l'argent, leurs valeurs authentiques.





















































Nous quittons à regret ces magnifiques collections et reprenons la route. Greg , notre élan mascotte se balance joyeusement dans la caravane et vient bisouiller la petite renne ou rennette? que nous lui avons trouvé pour lui tenir compagnie. Les 2 font une java pas possible devant la baie vitrée mais cela n'a pas l'air de géner Alain . 

La journée est belle et la route défile au milieu des forêts de sapins et de conifères qui par endroits commencent à prendre des teintes rousses .Des masses de nuages blancs traînent au dessus de nos têtes et ourlent le paysage au loin . L'air est limpide et cristallin, nous avançons au rythme de la route qui monte et qui descend , nous berce et nous entraîne , chaque kilomètre parcouru nous rapproche de nos retrouvailles avec Dan, tant de choses à se raconter et partager dans le plaisir mutuel des aventures de l'autre.






























Sur une aire de repos, des bancs de bois originaux attirent notre attention : c'est décidé ! Je veux les mêmes au chalet...











et enfin au bout de plusieurs heures de voyage dans des paysages grandioses, Tarnaby. 







Le camping est au bord d'une rivière, et au fond du camping, dans une jolie clairière nous apercevons la Laponnette. Il est 3 heures de l'après-midi et Dan n'est pas rentré. Nous savons qu'il devait partir à la rencontre des Sames et des Rennes, nous pensons qu'il les a probablement trouvés puisqu'il n'est pas là.







Nous nous installons tranquillement et Alain en profite pour changer le pneu arrière de la moto, très sollicité et très usé. La bestiole est toute contente qu'Alain s'occupe d'elle, 














En fin d'après-midi, nous quittons le campement pour aller faire 3 courses. Dan nous a prévenu, ce soir il assure le repas des retrouvailles, nous sortirons juste le blanc et le whisky qu'Alain n'a pas sorti depuis que nous nous étions quittés : le whisky c'est avec Dan !

















Le repas est royal : Dan nous a choyé... renne grillé, pommes de terre , fromage le tout arrosé de nos blancs respectifs. Assis au bord de la rivière avec un petit brasero qui nous nourrit et nous réchauffe, nous sommes les rois. C'est le moment d'échanger nos impressions de voyage, de comparer les situations auquelles nous avons été confrontées et d'en rire ensemble et de parler des temps forts souvent liées à des rencontres improbables et qui nous ont transformés...je n'en dirai pas plus ce soir... Que demander de plus, amour, amitié, et des instants magiques à partager, ensemble, tout simplement...

Merci!!!

Quelle formidable conclusion "Que demander de plus, amour, amitié, et des instants magiques à partager, ensemble, tout simplement"

magnifique

vraiment un voyage que j'ai aimé suivre car les commentaires accompagnant les photos nous donnent beaucoup d'émotions.
Nous sommes allés au sud de la Suède mais nous sommes incapables de rendre notre voyage aussi bien que vous.
Vous avez un don pour faire partager votre vécu.