Samedi 17 Août
10h00 : départ, enfin presque...un cycliste passant sur la route fait demi tour et se précipite dans le parking de la résidence pour nous prendre en photo. Alain , pince sans rire constate « on a pas encore démarré et on s'est déjà fait prendre en photo, ça commence... ! »
Nous ne sommes pas seuls à voyager et il nous faudra 2 heures pour arriver à Embrun coincés dans une file interminable de voitures,.
Dès que nous quittons l'axe principal et filons sur la petite route qui serpente et monte vers le Sauze du lac, tout rentre dans l'ordre. L'air vibre du chant des grillons (avant aussi sans doute, mais avec la circulation ...on ne les entendaient pas..., les pins embaument (adieu les gaz d'échappements...)et le lac de Serre Ponçon est d'un turquoise insensé vu d'en haut. Tout cela me semble de bonne augure, cette année le cahier des charges était : moins loin, moins long et plus chaud.
A la pause déjeuner sous les arbres dominant une crique où l'eau clapote gentiment, je réalise que nous sommes en vacances. Alain reprend tranquillement en main le side et la Puckette et moi j'apprécie mon nouveau coussin à mémoire de forme et la légèreté de ma tenue de route : baskets en toile, saharienne, short et écran total.
Cap au Sud:) loin du froid Norvégien de nos précédentes aventures.
Alain règle les amortisseurs, le side était réglé pour rouler en solo et les kilomètres défilent.Les chênes lièges remplacent les pins, les montées et les descentes se font moins raides et l'air change imperceptiblement ...sous les casques Jets nos narines sont assaillis par des odeurs de thym et de lavande.Au saut du Loup, le ton est donné. La température grimpe de 15 bons degrés et les cigales stridulent avec une énergie qui fait vibrer l'air. Alain renonce à son blouson de moto et ses bottes car la température flambe comme dans un four.
Nous décidons de faire halte dans un camping au bord du Verdon. Un anglais très anglais, Jeff, tiendra jusqu'au soir avant de craquer et de venir nous parler, abandonnant sa réserve toute britannique pour se renseigner sur notre attelage. Alain lui trouve l'adresse de David, concessionnaire Ural au Royaume Uni. Nuit paisible sous le ciel de Provence , prêt du Verdon qui coule, tiède sur les galets.Le lendemain matin, des étoiles Russes bien sûr dans les yeux, Jeff a décidé de troquer sa BMW GS contre un Ural. Peut être un nouveau converti au charme et la fiabilité Russe en perspective...
Dimanche : belle journée on the road!Nous rallions LaSeyne sur Mer où des amis Uralistes nous attendent. Le vacarme du chant des cigales est tel qu'il couvre le bruit du moteur, même avec le casque on les entend ! Je trouve cela incroyablement joyeux et ces stridulations nous communiquent une énergie folle. Cela me rappelle mon enfance en Provence .
Accueil chaleureux de Maurice et Martine, belle soirée à évoquer rencontres et ballades passées mais aussi projets en Ural dans la douce nuit parfumée de leur jardin.Les grillons ont pris le relais et l'air embaume eucalyptus et plumbago.Le bonheur !
Lundi : Après une ballade en side cars avec nos amis , le long de la corniche et des golfes bleus, et un dernier déjeuner ensemble, il est temps de reprendre la route, direction Toulon.
Nous faisons jonction sur le port avec un autre couple d'amis , motards solo et hop, nous embarquons sur le Méditerranée. Départ prévu à 20h00. Les heures passent, rien ne bouge, le ferry reste à quai ...Panne de deux moteurs, panne de clim, au restaurant, dans les salons, la température est suffocante, le spectre de la croisière Costa se profile...nous décidons d'en rire et de garder le moral, après tout nous sommes en vacances...Nous nous couchons sans savoir si demain nous verrons les côtes Corses.