Une BST en Europe de l'Est

Lundi 27 août
Réveil tôt pour moi qui commence à tout laver, y compris la solette. Comme nous avions un vent de ¾ avant, je comprends : le piquet côté mer s’est arraché du sol, la force du vent a fait de même pour le second, et la toile a coulissé jusqu’à l’arrière de la caravane. Seul le troisième piquet a retenu la toile. Ayant l’habitude des coups de vents en Corse, je monte toujours tout avec des élastiques car ce qui n’est pas rigide ne rompt pas. Un fois le tout rincé, je ne constate aucun dégât à part la perte d’un seul piquet (il doit être en orbite autour de la Terre).
Nous passons la suite de la journée à ranger tranquillement en préparant le départ. Le soir, tout est prêt, nous avons dîné et je fais la vaisselle quand Stéphanie apparaît blafarde et affolée en hurlant « la porte de la caravane est cassée, on est coincés ici !!! ». J’avoue qu’à ce moment j’ai pris aussi un coup de massue.
Je rentre en courant au campement et voit la porte par terre et notre ami l’air penaud.
Il m’explique ce qui s’est passé : il a voulu monter dans la caravane mais n’a pas pris la précaution de verrouiller la porte dans la butée. Alors qu’il montait, la porte s’est ouverte à moitié et avec son talon il a soulevé la porte… Qui n’est retombée que dans le gond du bas ! Vous comprendrez la suite: le gond a cassé net.
Il fait nuit noire, et la nuit porte conseil (bon je dis ça maintenant, mais sur le coup je suis parti marcher 25 minutes pour me calmer).

Mardi 28 août
La nuit porte conseil, mais pas le sommeil : je n’ai dormi que 3 heures, mais j’ai des solutions dans la tête, et notre ami aussi.
Nous filons acheter une perceuse et des forêts, ainsi que de la glue. Les trous de part et d’autre nous offrirons des prises pour y glisser des colliers qui feront office d’agrafes et le tout est serti à la glue.
En guise de renfort je tends une corde élastique entre les couchettes avant et arrière, et une sangle à crochet (toujours dans mon coffre de voiture) relie le sandow bien tendu à la poignée intérieure de la porte pour la tenir plaquée.
Enfin, j’utilise le pieds de la dînette avant et la barre en bois qui la maintien en position lit pour les mettre côté intérieur de la caravane (comme des goupilles) et deux autres sangles font le tour de la porte pour la capturer (les photos seront plus explicites).
Il est presque midi lorsque nous prenons de la route de Ljubljana, toujours un peu tendus de LA boulette. Je profite d’un arrêt gazole pour acheter une sangle pour camion qui va ceinturer la partie droite de la caravane en partant de la poignée arrière droite jusqu’à l’avant gauche.
Nous avons pris la décision de maintenir les étapes pour ne pas trop décaler le rythme de notre fille, mais nous supprimons la journée de visite à Ljubljana prévue le lendemain. Comme le camping dispose d’un espace aquatique, notre fille s’y défoule alors que nous contactons par email les spécialistes de Cernay (nous avions prévus de repasser par l’Alsace au retour), en croisant les doigts.

Mercredi 29 août
Le réveil sonne tôt car nous avons de la route à faire. La journée commence bien : il fait beau et l’équipe de Cernay, bien qu’en congés, nous fait une première réponse plutôt positive.
Nous reprenons la route et à peine rentrés en Autriche par la chaîne des montagnes des Karawanken, nous quittons l’autoroute pour traverser tout le Tyrol par les petites routes jusqu’à Innsbruck. Tout simplement magnifique ! Nous verrons une immense chute d’eau apparemment très connue (même indiquée sur la carte d’Europe Michelin). Les paysages tous plus beaux les uns que les autres s’enchaînent, ponctués des cols et de descentes assez marqués.
Arrivée en fin de journée à Innsbruck, un peu fourbus mais heureux, d’autant que la réparation de fortune semble tenir. Nous avons dîné tous les 5 dans la caravane tellement la fraîcheur saisissait, et le chauffage nous a tenus compagnie.
Comble de bonheur, nous avons eu au téléphone nos sauveurs de Cernay qui acceptent de prendre notre Triton sous leur aile.

Jeudi 30 août
Lever à 6 heures et sanglage en règle, nous reprenons l’autobahn autrichienne jusqu’au bord du lac de Constance, puis la route n°31 en tirant tout droit vers Cernay. Nous ne verrons rien de la Forêt Noire qui est ensevelie sous un brouillard persistant tandis qu’un orage nous ralentit.
ENFIN, nous repassons la frontière française et arrivons au camping de Cernay. J’avoue qu’une larme de soulagement a coulé derrière mes lunettes de soleil.
La fin de l’après-midi consistera en un véritable puzzle : vider les affaires de l’Eriba, mettre comme on peut dans les sacs et glisser le tout dans la voiture, puisque notre Cagouille restera en Alsace pour les soins de rigueur.
Pour rendre ceci plus gai, une cigogne vient nous rendre visite…

Vendredi 1er septembre
Avec quelques minutes d’avance, nous arrivons à l’atelier VDL de Cernay qui fait face au grand bâtiment où le nom Hymer se devine encore sur la peinture de l’entrepôt. Cela nous pince le cœur et l’on se console en se disant qu’au moins quelques uns ont trouvé une façon de s’en sortir.
Notre sauveur nous attend (j’insiste, mais normalement il ne travaillait pas), le sourire aux lèvres. Tout est OK, nous la laissons là, à l’abri le temps du week-end pour qu’elle ne prenne pas l’eau (rappellez-vous, la baie avant).
Rassurés, nous rentrons vers Paris un peu fatigués mais en se disant que notre refuge à roulette s’en est sortie sans bobo.
Comme aux Césars, je finis par les mercis à nos amis de Cernay ! D’abord ils ont fabriqué cette caravane il y a 25 ans et elle nous a suivis partout en nous offrant des souvenirs familiaux pour longtemps, puis par leur générosité d’âme en nous prenant en charge malgré la fermeture annuelle.

15 jours après, je suis retourné à Cernay récupérer notre belle avec la porte réparée, la baie avant étanchéifiée (il manquait juste du mastic)... Et au camping de Cernay j'ai rencontré un autre eribiste qui venait déposer la sienne pour une révision. Ce samedi radieux fut l'occasion d'un lavage, et même de son coup de polish annuel.

Depuis, j'ai aussi récupéré mes verrins de toit neufs, elle est au top!
On est heureux et triste à la fois, car après ce périple nous avons mis cette petite BST en vente car nous avons eu une opportunité sur une Jubilé... qui subira les mêmes préparatifs (pneus, révision freins etc...) pour de nouvelles aventures!

Avis aux aventuriers qui voudraient d'une mamie en pleine force de l'âge et prête pour la grande aventure

Merci pour ce superbe reportage bien commenté. Espérons que ta triton trouvera un nouveau proprio amoureux fou des Eriba !

Bonjour,
Merci pour ce superbe reportage;
La tension est perceptible dans les derniers messages....
Ayant visité, Plitvice, Mostar, Zadar, Sarajevo avant la partition, c'est un réel plaisir doublé d'émotion de visionner les photos.
Encore merci,
Dominique

tres beau periple , merci

Merci beaucoup pour ce reportage bien documenté et ( quel plaisir...)sans faute d'orthographe !!!
Les différentes photos illustrent parfaitement votre périple !!! Il n'y a qu'en Eriba que l'on peut faire ça !!!

Je ne sais pas s'il n'y a qu'avec nos Eriba que l'on peut faire cela, mais il n'y a qu'avec elle(s) que j'ose l'entreprendre!

Bonjour,
Puisqu'il en est question ailleurs, autant faire remonter le sujet pour que tout le monde en profite.
Dominique

Oui!!! Très bonne idée...