bon suite et fin !
J-24
Nous ouvrons l'oeil vers 7h30 et le refermons immédiatement. La pluie tambourine sur le toit et nous chante « restez couchés, hé hé hé? »Nous émergeons finalement à 10h00 moins le quart. Il pleut toujours mais faut vivre? Le temps de prendre petit déjeuner et douche et c?est l?accalmie. Nous partons à pied tout étant à « distances de marche » à Lillehammer paraît-il?
Au programme, visite du musée Olympique et le Mailhaugen, le plus vaste musée en plein air de Norvège.40 minutes plus tard nous sommes devant le musée Olympique, moi, en nage, bien échauffée pour admirer les performances des athlètes. Nous passons une heure et demi à remonter le temps en compagnie de sportifs mythiques. La période sur l?Antiquité et la rétrospective à travers les âges est très intéressante et paradoxalement la partie consacrée aux JO de Lillehammer de 1994 est moins riche.
Lorsque nous ressortons, il a plu. Nous enchaînons sans faiblir vers Mailhaugen et retraversons la ville. Trois quart d?heure plus tard, nous plongeons dans le passé sans même prendre le temps d?une pause thé car il est déjà 14h45 et le musée ferme ses portes à 17h00, horaire d?hiver oblige ! Ici aussi ils considèrent que la saison estivale est terminée, dommage pour nous. Des hameaux entiers ont été reconstitués, après avoir été rachetés, certains datant du Moyen Age. Planche à planche, pierre à pierre, numérotées, étiquetées et remontées à Mailhaugen par la volonté d?un homme, dentiste de son état et passionné de conservation du patrimoine,
Le temps se maintient et nous permet de déambuler tout à loisir. Les animations sont terminées( construction de toits herbus avec écorce de bouleau, atelier du charpentier, du maréchal ferrant?Nous sommes pratiquement les seuls touristes et curieusement du fait même de l'extrême tranquillité qui règne sur les lieux , ceux-ci cessent d'être un musée pour nous offrir l'illusion de quelque chose de vraiment authentique, des fermes endormies d'où pourraient surgir les habitants. Belle visite mais on ne va pas tout vous raconter, allez-y?plus tôt en saison. Nous rentrons au camp, épuisés et affamés mais contents de cette journée. Le lac est paisible et magnifique avec toutes les lumières qui dansent et se reflètent à sa surface à travers le voile de pluie qui s'est remis à tomber.
J-25
Jeudi c'est pluie ! la météo disait « beau sur Oslo » mais à 180 km ce n?est pas le cas. C'est donc traditionnellement sous l'eau que débute notre dernière étape. Direction Gertrudvegen, hameau microscopique où se trouve le concessionnaire Ural Norvégien. Vu le succès que nous avons eu tout au long du voyage, nous pensons qu'il appréciera une petite visite? Pour la première fois depuis le début du voyage nous branchons le GPS, incrédules, car nous avons du mal à croire qu'au milieu de nulle part nous allons trouver la concession. Après quelques vaines recherches et aidés par des voisins sympas mais pas très sûrs non plus, car à part un panneau « Ural Norge, 1,9 km » au bord de la route principale ,il n'y a absolument aucunes indications, nous finissons par échouer dans une ferme coquette, peinte en rouge avec un joli porche vert pour s'abriter de la pluie , entourée de vastes dépendances en bois dans lesquelles nous apercevons des pneus de Ural. Encouragés par cette découverte, nous nous avançons vers un hangar où bien à l'abri nous découvrons 1 Ural bleu nuit et c'est tout !Pas âme qui vive, Alain fait quelques photos et nous repartons sous la pluie.
De la route qui suit, je ne vous dirais rien car je n'ai rien vu. Ma visière embuée obstinément baissée pour entretenir une illusion de chaleur au moins au visage, je me tasse dans le side pour essayer de passer à travers les gouttes. En fin de matinée, c'est le déluge, l'eau s'accumule en épaisses couches sur la chaussée et nous nous abritons dans un Statoil en attendant que cela se calme un peu. Nous reprenons la route, il faut bien avancer et c'est lors d'une accalmie que je LE vois, broutant à l'orée du bois, pas le moins du monde effarouché par la circulation, pas très dense, cela dit. Mon premier élan, exactement comme notre peluche, le sweatshirt rayé avec le drapeau Norvégien en moins, avec le même gros nez mais un en vrai, un qui vit dans la forêt. Toute excitée et émue je fais signe à Alain qui fait illico demi tour. Lui aussi veut voir son élan ! Deuxième passage, IL est encore là mais Alain ne l'a pas vu, il faut quand même qu'il garde un oeil et demi rivé sur la route. Nouveau demi tour, et re passage. Et cette fois, toujours à la lisière du bois , Alain le voit aussi et en découvre un autre dans les taillis. Il faut dire qu'il a mis le paquet, il se traîne à 30 km/heure créant un bouchon derrière l'attelage, l'oeil aux aguets. C'est bon, nous pouvons rentrer en France, le contrat est rempli. Il était temps !C'est après avoir parcouru 4300 km en Norvège et à seulement 40 km d'Oslo que nous les avons enfin vus , nos élans et ils ont une dégaine vraiment incroyable, ces animaux là. C'est boostés par cette rencontre que nous arrivons à Oslo où il fait beau. Nous posons la Puckette au camping Ekerberg situé sur une colline au Sud-Est d'Oslo. Vue imprenable sur la ville mais pas mal de bruit aussi.
Beaucoup de monde, même en cette fin de saison (le camping ferme la semaine suivante) et les sanitaires sont les moins propres que nous ayons fréquenté de tout notre séjour. Décidemment les grands camps ne sont pas ma tasse de thé?
Visite d?Oslo en solo. Je trottine gentiment à côté d?Alain (chose promise depuis la mémorable visite de Trondheim)où je lui avais fait faire un semi marathon?petit rappel pour ceux qui auraient sauté quelques étapes?Nous ne sommes pas très ville donc après avoir remonté la Johanstrasse, au moins celle là, nous dirigeons nos pas vers le port et Akke Brigge en particulier .Beau quartier d?anciens docks, réhabilité, redynamisé, relooké. Sympa, vraiment.
Un délicieux hamburger chez Fridays en terrasse mais sous les lampes à infra rouges, il faut ce qu'il faut, un grand tour sur les quais et puis s'en vont, nous récupérons l'Ural et hop ! repérage de la route pour rejoindre notre bateau le lendemain. Quelques passages de tunnels plus tard, repérer l'itinéraire n'était pas du luxe mais une sage précaution nous remontons là haut,sur la colline.
J- 26
Lever tranquille, vers 8h00. Alain hésite en regardant le ciel. Pantalon de moto ou pas pantalon de moto, telle est la question !Il n?y a qu?un quart d?heure de route jusqu?au Terminal mais c?est largement suffisant pour se retrouver trempé, s?il se met à pleuvoir. Finalement ça sera jeans pour tous les 2 et à 9h45 nous nous présentons au Check in de Color Line. A 10 h00 nous sommes en pole position à la ligne 24.
Le parking se remplit peu à peu mais aucune comparaison avec la foule de l'aller. Ce sera un voyage relativement calme. Nous faisons connaissance avec 2 Allemands qui nous abordent avec enthousiasme « nous vous avons vu sur les
Lofoten et ensuite sur les Vesteralen » Ah, bon, beaucoup de gens nous ont remarqué sans que cela soit forcément réciproque, unicité de l'attelage Ural-Puckette oblige,
Ils sont guides et accompagnateurs nature .Ils viennent de terminer un séjour de découverte en vélo des îles avec 15 personnes. Nous parlons des autres séjours qu'ils proposent, l'hiver cette fois, et toujours en Norvège, leur terrain de jeux de prédilection. Je prends leur plaquette, un petit tour sur leur site n'engage à rien et la Norvège en hiver nous tenterait bien,
Nous embarquons finalement, passons l'après midi sur le pont à regarder s'éloigner les côtes, soirée et nuit de rêve, nous nous retrouverons à Kiel.
J-27
La traversée nous a semblé bien courte, déjà nous débarquons à Kiel.
Direction Lubeck par les petites routes sur les conseils de nos 2 Allemands. Nous ne sommes pas encore prêts à nous faire raser les moustaches sur l?autoroute. Faire durer le rêve encore un peu. Plusieurs changements nous aident à faire la transition en douceur. Il ne pleut plus, le thermomètre est largement remonté, la salade ne coûte plus 8 euros et nous pouvons abandonner le régime saucisses sans craindre la banqueroute. Et puis Lubeck a beaucoup de charme. Nous déambulons dans la ville médiévale avant de déjeuner en terrasse au bord du canal.
Ce soir, ce sera camping sauvage dans les bois après une étape sans histoires de 300 km à travers la campagne Allemande.
J 28 et fin
Je gagne une grasse matinée car ce matin c'est réglages des culbuteurs. Départ tranquille sur le coup de 10h00 et là, dès que nous sortons du bois, nous sentons bien qu'il se passe quelque chose. Un papy et une mamie en vélo nous dévisage avec un drôle d'air, mi étonné, mi réprobateur en nous voyant déboucher sur la route. De loin en loin sur la route des cyclistes qui pédalent tranquillement au milieu en famille ou entre amis. C'est surréaliste ! Nous passons au beau milieu des groupes qui vont et viennent dans les 2 sens. Pas la moindre voiture à l'horizon. De toute évidence la route aujourd'hui était réservée aux seuls vélos. Nous sommes là comme un gros cheveu sur la soupe. Au bout de quelques kilomètres nous apercevons une voiture de police. Eux aussi nous ont vu arriver et le chauffeur a sorti la tête par la fenêtre pour mieux nous voir. Je bondis du side et explique en Anglais que nous avons dormi dans les bois. Ils nous indiquent une route pour que nous prenions la tangente et laissions les cyclistes tranquilles. La journée s'annonçait belle mais nous prendrons malgré tout quelques saucées, vite séchées par le vent et la température douce.
Belles maisons à colombages ou imposantes maisons en brique rouge, les villages nous offrent de beaux ensembles architecturaux mais je suis passée à autre chose et regarde, sans prendre de photos. Nous trouvons un joli camping sur la route des vins pour la nuit, la ballade en Allemagne est plaisante mais demain il va falloir se décider à franchir la frontière et rentrer chez nous.